Abandonner le confort et la stabilité d’un salaire et des avantages sociaux pour se lancer à son compte demande une bonne dose de « guts » et d’optimisme. Comme un parachutiste qui s’apprête à sauter, il ne suffit pas d’être courageux et fonceur, on se doit aussi d’être réaliste et bien informé sur ce qui nous attend.

Voici un guide pratique si vous pensez faire comme 560 000 Québécois qui ont choisi le travail autonome.

Démarrer une entreprise individuelle : les questions à se poser

Suis-je prêt à vivre sans mes avantages sociaux ? Certes, vous pouvez prendre vos vacances et «appeler malade» quand bon vous semble, mais ces journées ne seront pas payées.

Vos dépenses couvertes par vos assurances collectives sont-elles élevées ? N’oubliez pas de calculer ces montants dans votre budget.

Avez-vous la discipline nécessaire pour épargner pour votre retraite si vous n’avez plus de fonds de pension ?

Qui seront vos clients et votre marché ? Avez-vous une bonne tolérance au risque ? Se fier à un seul gros client peut être risqué. D’un autre côté, des services offerts à une multitude de clients demandent un certain talent pour la vente et le service à la clientèle.

Entreprise individuelle ou Société par actions

Vous pouvez vous incorporer comme une compagnie, mais l’entreprise individuelle va normalement convenir à la plupart des situations. Il ne serait peut-être pas opportun de démarrer en s’incorporant, puisque cela ajoute un niveau de complexité et entraine des coûts plus importants. La simplicité du travail indépendant en fait sa grande force.

Si les revenus découlant de votre entreprise individuelle ne dépassent pas 30 000 $ par année, vous n’avez pas à obtenir de numéros de taxes. C’est-à-dire que les factures que vous remettez à vos clients ne sont pas taxées, ce qui vous évite à produire les déclarations TPS et TVQ.

Le travailleur indépendant ne doit pas non plus dans la vaste majorité des cas s’immatriculer au registre des entreprises.

Après un certain temps, si les affaires vont bien et la situation s’y prête, vous pouvez sans problème passer du statut d’entreprise individuelle à celui d’une compagnie. Cela peut réduire les risques personnels liés au travail autonome et minimiser les impôts sur de gros revenus. Pour transférer les biens vers une société par actions vous devrez effectuer un roulement fiscal.

Incitatifs fiscaux

Évidemment, le travail autonome est souvent bien plus qu’une question d’argent. Qui n’a jamais rêvé d’être son propre patron et de choisir son horaire ? Heureusement, il existe aussi des incitatifs fiscaux à se lancer à son compte.

Comme une entreprise normale, vous réduisez vos impôts en soustrayant vos dépenses à votre revenu. Par exemple, si vous utilisez une partie de votre appartement comme bureau, il est possible de déduire une portion de votre loyer. Il en est de même pour vos frais de transport et l’achat de fourniture ou de matériel. Les grosses dépenses comme l’équipement ou une voiture sont amorties.

Prenez soin de conserver toutes vos factures et si possible, compiler vos montants dans un chiffrier ou dans un logiciel comptable. En faisant une partie de votre comptabilité de votre côté, cela vous évite les frais qu’entrainent les services de tenue de livres. Il demeure toutefois que les services professionnels d’un comptable (une dépense déductible !) vous aideront à vous y retrouver et à bénéficier des crédits d’impôt qui vous sont offerts.

Obtenir du financement

L’obtention de financement peut s’avérer plus difficile pour les travailleurs autonomes, particulièrement si c’est récent. Pour en savoir plus, consultez « Le casse-tête hypothécaire des travailleurs autonomes »..

À retenir

  • Devenir son propre patron confère une grande liberté, mais cela demande de la discipline, une saine gestion budgétaire et une tolérance au risque.
  • À moins de dégager de gros revenus, il est souvent préférable de choisir l’entreprise individuelle.
  • Les conseils d’un expert peuvent aider à bien comprendre les enjeux fiscaux.