Que vous envisagiez de devenir propriétaire prochainement ou que vous vous apprêtiez à renouveler votre hypothèque, vous vous demandez fort probablement quel impact les taux d’intérêt élevés auront sur votre prêt hypothécaire. S’il est impossible de prédire avec certitude comment les taux vont fluctuer dans les prochaines années, l’analyse de certains facteurs peut toutefois vous permettre de réduire le montant de votre emprunt et de prendre des décisions plus éclairées. Un courtier hypothécaire peut vous y aider.  

Prévisions des taux au Québec et au Canada

Quelles sont les prévisions pour les taux en 2024?

Selon la dernière enquête de la Banque du Canada qui recueille le point de vue des participants du marché, on pourrait s’attendre à une première baisse de taux dès juin 2024. Cette prévision, basée sur la réponse médiane d’économistes principaux et de stratèges du marché financier canadien, suggère que le taux directeur pourrait être abaissé à 4,75 %, soit 0,25 % de moins que le taux actuel de 5 %.

Les opinions divergent cependant quant à la direction que devrait prendre la Banque du Canada en raison de l’inflation, qui tourne actuellement autour de 2,9 %, au-delà du taux cible de 2 % fixé par la banque centrale. Plusieurs scénarios se dessinent alors.

Si l’inflation venait à baisser et que l’économie montre des signes de reprise, le taux directeur pourrait connaître une baisse progressive, pour atteindre 3,5 % d’ici la fin de 2024. Le marché immobilier s’en verrait stimulé, ce qui favorisera l’accessibilité à la propriété. 

Dans le cas où l’inflation est maîtrisée et évolue selon les prévisions de la banque centrale, les taux hypothécaires connaîtront probablement une baisse progressive, ce qui contribuera à un marché immobilier stable. Les spécialistes du secteur prévoient dans ce cas un taux directeur à 4 % d’ici la fin de l’année. 

Par contre, si l’inflation venait à persister, la Banque du Canada pourrait choisir de maintenir son taux directeur. Les banques devraient en principe lui emboîter le pas, ce qui aura pour effet de décourager les dépenses et les demandes de prêts et donc de favoriser l’épargne des ménages. Sur le marché immobilier, on pourrait s’attendre à un ralentissement des ventes résidentielles, tandis que les emprunteurs ayant contracté des hypothèques à des taux historiquement bas en 2020 et en 2021 verront leurs versements hypothécaires augmenter après leur renouvellement.

Quelle est la tendance pour 2025 et les années à venir? 

Toujours d’après l’enquête de la Banque du Canada auprès des participants du marché, les taux devraient continuer à baisser progressivement en 2025 et s’établir autour de 3 % en fin d’année, en raison notamment d’une décélération de l’inflation qui pourrait atteindre 2,1 %, selon la réponse médiane. 

Les tendances restent toutefois floues pour 2026, puisque beaucoup d’incertitudes persistent quant à la direction que prendra l’inflation. Si celle-ci continue à baisser, les taux pourraient emprunter le même chemin. 

Comprendre l’évolution des taux hypothécaires au Canada

Quels sont les facteurs qui influencent les taux hypothécaires? 

Le rôle de la Banque du Canada est principalement d’assurer la stabilité économique du pays. C’est pourquoi l’inflation, alimentée par les dépenses de consommation, le marché immobilier, l’emploi et l’immigration, est le facteur le plus important sur lequel la banque centrale va baser ses décisions en matière de taux d’intérêt. Pour maîtriser l’augmentation des prix et atteindre son objectif de 2 %, elle doit donc continuellement ajuster son taux directeur. Celui-ci est ensuite utilisé par les institutions financières pour fixer les taux d’intérêt variables sur les prêts. Les taux fixes sont quant à eux déterminés par les rendements obligataires et sont indirectement influencés par l’évolution du taux de la Banque du Canada.

Des taux d’intérêt bas permettent aux entreprises et aux particuliers d’emprunter à faible coût, ce qui a pour effet d’encourager les dépenses de consommation et les investissements, et donc de stimuler la croissance économique. 

À l’inverse, des taux d’intérêt élevés permettent de limiter les demandes de prêts, et donc les dépenses de consommation ainsi que les investissements afin de ralentir l’activité économique et de stabiliser l’inflation à l’objectif cible de la banque de 2 %.

Analyse de la situation actuelle

Alors que les taux ont été maintenus à des niveaux bas pendant la pandémie de COVID-19 pour stimuler l’économie, une augmentation significative a été observée par la suite atteignant 5 % en juillet 2023. Ce taux a été maintenu depuis par la Banque du Canada afin de contenir l’inflation galopante. Résultat : un grand nombre d’emprunteurs doivent déjà débourser davantage pour s’acquitter de leurs paiements hypothécaires, un scénario que vont également vivre ceux qui renouvelleront leur prêt au cours des deux prochaines années.

N’hésitez pas à faire appel à un courtier hypothécaire pour y voir plus clair! 

Comprendre l’historique des taux hypothécaires au Canada 

La Banque du Canada est créée en 1935 en tant qu’institution privée, avant d’être nationalisée en 1938, pendant la Grande Dépression. Elle joue depuis un rôle central dans l’économie du pays, en plus d’exercer une grande influence sur le secteur immobilier puisque la banque centrale tient lieu de référence aux banques et aux prêteurs dans la fixation de leurs taux préférentiels. 

1935 : Lors de la création de la Banque du Canada, le taux a été fixé à 2,50 %.

1945 : Le rôle du Canada dans l’approvisionnement des Alliés durant la guerre et l’arrivée des femmes sur le marché du travail ont eu pour effet de stimuler l’économie, poussant la banque centrale à fixer son taux à 1,50 %.

1955 : Grâce à un taux d’intérêt à 2 %, justifié par un taux d’emploi et un pouvoir d’achat élevés, de nombreux Canadiens ont pu accéder à la propriété.  

1970 : À partir de 1955, les taux ont connu une ascension lente, mais continue pour atteindre 7,75 %. Après plusieurs hausses successives, le taux directeur atteignait 21 % en 1981, un niveau record attribuable en partie à la crise pétrolière mondiale.

1990 : Après une lente remontée de l’économie canadienne à la suite de la récession des années 80, le taux directeur oscillait autour de 12 %. Il a poursuivi sa baisse jusqu’à la grande crise financière de 2008.

2008 : La récession a poussé la Banque du Canada à baisser son taux sous la barre du 1 %, atteignant même un niveau plancher de 0,5 % en mars 2009.

2019 : Si l’économie a connu une légère reprise au début des années 2010, la chute du prix du pétrole a eu pour effet de maintenir les taux en dessous de 1 %. Malgré la croissance économique, l’inflation est restée faible, ce qui a contraint la banque centrale à maintenir son taux autour de 1,75 %.   

2020 : En réaction à la crise sanitaire mondiale de COVID-19, la banque centrale n’a eu d’autre choix que d’abaisser rapidement le taux directeur à 0,75 % dès le 13 mars, puis à 0,25 % deux semaines plus tard, un taux maintenu pendant deux années. 

FAQ

Selon les participants du marché financier, une première baisse de taux pourrait être annoncée dès le mois d’avril. Ceux-ci prévoient que le taux directeur pourrait être abaissé à 4,75 %, soit 0,25 % de moins que le taux actuel de 5 %. Cette baisse pourrait se poursuivre légèrement si l’inflation continue à se stabiliser pour atteindre l’objectif cible de la Banque du Canada de 2 %.
Le taux directeur, actuellement à 5 %, est resté stable depuis le 12 juillet 2023 afin de permettre à l’inflation d’atteindre l’objectif cible de la banque de 2 %.
À la suite de la pandémie mondiale de COVID-19, la Banque du Canada a commencé à relever ses taux en mars 2022 afin de faire face à l’inflation. Depuis, pas moins de dix hausses ont été enregistrées pour atteindre aujourd’hui 5 %, un taux inégalé depuis 2001.

À retenir :

  • Selon les participants du marché financier, on pourrait s’attendre à une première baisse de taux dès avril 2024, et les taux devraient continuer à baisser progressivement en 2025.
  • L’inflation est le facteur le plus important sur lequel la Banque du Canada base ses décisions en matière de taux d’intérêt. 
  • Pour maîtriser l’inflation, la banque centrale a fixé son objectif cible à 2 %, ce qui la pousse à continuellement ajuster son taux directeur. 
  • Créée en 1935, la Banque du Canada joue un rôle central dans l’économie du pays, en plus d’exercer une grande influence sur le secteur immobilier puisqu’elle tient lieu de référence aux banques et aux prêteurs dans la fixation de leurs taux préférentiels.